anti2 a écrit: Qu'en est-il pour le gens qui font des betteraves et des PDT, en connaissez vous en non labour?
Oui, et plus qu'on ne croit!
Pour en revenir à la question de départ: "pour ou contre le labour?", je répondrais simplement que chaque technique a ses avantages, et aussi ses inconvénients!
il y a tellement de types de sols rien que sur l'échelle d'une exploitation, et tellement de climats différents selon la région, que une seule technique ne peut pas être appliquée partout!
mon cas perso est simple (et connu par beaucoup
) : NL sur cultures d'automne sauf en cas de fort salissement ou de blé/blé ou blé/orge, mais un décompactage est fait, ou alors un déchaumage profond selon les conditions d'humidité du sol.
les avantages à cette époque sont multiples: gain de temps, pas de "lards" faits par la charrue donc semis moins dense et plus rapide, avec une graine placée au mm près (semoir à disque + roulette)
les inconvénients sont là aussi: salissement plus important si semis trop précoce, pas possible de reculer trop les dates de semis sinon on ne peut plus passer sans charrue... bref un compromis à trouver!
les rendements n'ont pas souffert depuis qu'on applique cette technique, enfin les rendements ont baissé mais à cause du climat qui nous joue des sales tours...
sur cultures de printemps, le labour d'hiver est pratiqué pour plusieurs raisons:
_ nettoyage des MH, donc pas de roundup à faire au printemps
_ réessuyage plus rapide des sols au printemps (dans notre région, plus ça sèche vite, mieux c'est)
_ "décompactage" du premier "horizon" refaisant une structure potable pour la culture qui suit (les moissons après 200mm d'eau (2004) ou entre les gouttes (2005-2006-2007-2008), ça laisse des traces!)
cependant, le labour étant encore envisageable dans la majorité de nos sols, il devient difficile à réaliser dans de bonnes conditions dans certaines parcelles, qui sont gorgées d'eau dès le 20 octobre, où des roches affleurent ou où la forme de la parcelle n'offre pas un rendement horaire assez important pour la charrue.
ces parcelles sont en NL, même pour les semis de printemps, ce sont les plus mauvaises donc on se dit que si ça marche là dedans, ça marchera partout!
l'an dernier ça s'est bien passé pour de l'orge, malgré un engorgement en eau important en mars qui a fait perdre des pieds (moyenne de 57x pour l'orge en NL, et 81qx pour celle en labour) la parcelle en question a déjà fait 70qx en orge.
en revanche sur une parcelle d'avoine, on a récolté +/-20qx... engorgement en eau en mars, les graines ont pourri dans le sol... la faute aux conditions climatiques exceptionnelles...
cette année, on a de l'avoine et des féveroles à semer en NL, l'itinéraire technique a été modifié, avec un travail un peu plus profond avec une dent vibrante (pour ne pas favoriser la création de semelle) et la formation de "billon" qui vont aider au réchauffement et donc au réessuyage, j'ai été voir il y a deux jours et l'effet était appréciable, avec des parcelles en NL bien réessuyées! autre élément à prendre en compte, les argiles sèchent plus vite que les limons, rendant les parcelles en NL (majoritairement argileuses) "avantagées"
pour l'instant, ce système me plait bien, mais il a des inconvénients:
_ pas le droit à l'erreur vis à vis du tassement ce qui est embêtant quand on se tape des moissons en septembre...
_ glypho obligatoire à cause des vulpins sur les parcelles à avoine (aucune solution de post homologuée) sur féverole c'est plus cool, avec des programmes complets.
Il faut rester "OPEN" les gars et tester par soi-même, car comme je l'ai dit en haut, tout varie en fonction du type de sol et de la région!