Il y a des régions où les normes antipollutions ne passent pas ! Dans le Tatarstan, en plein cœur de la Russie, la qualité des carburants et l'absence de concessionnaire sont telles qu'aucun tracteur moderne ne peut survivre. Des fabricants locaux à l'image de Agromaster ont donc imaginé des machines simples, pour le moins rustiques, mais façonnées de mécaniques éprouvées peu exigeantes en termes d'entretien et de conduite.
La plupart des constructeurs russes fournissent les outils de travail du sol, de semis, de transport et de fertilisation en plus de tracteurs issus d'une joint-venture ou conçus en interne. C'est le cas de la société Agromaster, spécialisée dans les semoirs à dents qui est à l'origine de ce tracteur T360. Adapté aux conditions de grand froid, de terres lourdes et pour être manipulé par une main d'œuvre souvent peu qualifiée, il doit avant tout être simple afin d'être dépanné immédiatement en cas de panne. Ce tracteur rigide de 10 tonnes et 3,41 mètres d'empattement repose sur quatre roues égales. Il dispose d'un moteur Cummins de 8,9 litres d'ancienne génération (norme Euro 2 et Euro 3 en vigueur entre 1996 et 2005) développant 360 chevaux. Couplé à une transmission ZF soit à 9 rapports mécaniques ou 18 et 20 rapports avec Hi-Lo, il peut atteindre une vitesse maximale de 40 km/h. Agromaster se fournit chez Bosch pour le relevage arrière et l'hydraulique tandis que les ponts sont empruntés à Kamaz, un fabricant de camions. Enfin, le réservoir de gasoil est dimensionné pour travailler entre 12 et 14 heures d'affilé.
Simple, robuste et accessible grâce à un minimum d'électronique embarquée, l'Agromaster T360 est vendu localement autour de 67.000 euros, soit près de 25.000 euros de moins que son concurrent direct, le Kirovets K744 P2.
